Le vignoble du Cognac apparaît sensible aux maladies du bois. Cette situation résulte du fait du cépage majoritaire (l’Ugni blanc étant sensible), du climat océanique dont les pluies hivernales favorisent les contaminations et du mode de conduite à forte vigueur et faible densité de plantation.

Les observatoires en Charentes

Dans la région deux dispositifs complémentaires permettent d’évaluer l’expression des maladies du bois et les pratiques des viticulteurs.


Expression des symptômes foliaires

Depuis le début des années 2000 les symptômes d’Eutypiose régressent régulièrement. Même les années 2013 et 2014, au printemps pluvieux favorisant a priori les symptômes d’Eutypiose, prolonge cette  tendance  à  la  baisse.  Parallèlement les symptômes d’Esca augmentent. Cette augmentation se manifeste depuis l’arrêt de l’utilisation de l’arsénite de soude, mais ce n’est pas le seul facteur qui explique cette hausse, elle est aussi observée dans des pays n’ayant jamais utilisé ce produit. D’autres facteurs sont donc en cause, mais dont le rôle n’a pas été montré à ce jour, comme les évolutions climatiques constatées.


Manquants et entretien du vignoble

De plus en plus de viticulteurs remplacent les pieds morts (entreplantation), ou pratiquent le recépage. Dans nos comptages, les pieds entreplantés ou recepés sont comptés comme tels tant qu’ils ne sont pas établis, ce qui peut prendre plus de temps que pour une plantation d’une parcelle entière. Ainsi on peut estimer le taux moyen de pieds improductifs (morts et entreplantés) dans le vignoble : 19 % en 2015.

Les  efforts  d’entre-plantation,  combinés  au  renouvellement  des  parcelles,  permettent de stabiliser le nombre de pieds morts, tandis que le pourcentage de pieds improductifs augmente.


Estimation de la nuisibilité globale

Le  BNIC  a  mesuré  les  pertes  de  récolte de pieds « malades » (avec symptômes foliaires) par rapport à des pieds « sains » (sans symptômes, mais peut-être porteurs). Cette estimation de perte de récolte par maladie (Eutypiose et Esca) et par gravité de symptôme permet d’estimer la nuisibilité des maladies du bois au vignoble au-delà de la
mortalité des pieds : sur les dernières années cette perte avoisinait 5 %.

Ajoutée   aux   improductifs,   la   perte de récolte sur pied malade porte la nuisibilité des maladies du bois autour de 22 % en 2015, soit l’équivalent de 16 500 ha en production.